Etre libre, est-ce agir spontanément?

François Boubillac

ANALYSE DU SUJET

• Cadrer la problématique

La question est très banale et ressemble fort à une question de cours. Raison de plus pour faire un véritable effort de réflexion et non simplement de mémoire. La question ne renvoie pas à une définition mais à un problème: quelle peut ou doit être la forme concrète de la liberté? Suis-je le plus libre lorsque je me « sens » libre? Peut-on vouloir agir spontanément?

• La spontanéité

Le terme a deux sens, un courant et un technique. Analysez en détail ce que l’on entend lorsqu’on dit d’une personne qu’elle est spontanée: franche, directe, parfais insouciante et sans souci du qu’en-dira-t-on; d’où également une connotation de naïveté:trop de spontanéité est source de gaffés et d’échecs, ce qui ne va pas dans le sens de la liberté.

Le sens technique, chez Kant par exemple, oppose la spontanéité de la volonté à la causalité des phénomènes naturels. Lorsqu’on étudie un effet physique (par exemple la chute d’une tuile), on peut remonter à l’in fini la chaîne des causes. Au contraire, nous disons que notre agir est spontané pour signifier notre capacité à commencer absolument une série causale sans être déterminé par quoi que ce soit d’autre. Le débat porte alors sur l’effectivité de cette spontanéité:un jugement extérieur trouvera toujours des causes antécédentes, mais la volonté revendique sa responsabilité: j’affirme être l’auteur de mon acte, je ne veux pas qu’on m’en dépossède en l’attribuant à des causes extérieures.

• Réflexion et normes

Il faut aussi se demander si l’idée de spontanéité donne toute la signification de la liberté. Quel rôle peuvent jouer des aspects que l’on appose habituellement à la