Libertés, les terminologies employées
Introduction : il convient, pour cette leçon, d'étudier la manière dont on parle des libertés, du moins dans le monde académique. Comment sont-elles appréhendées ? Comment sont-elles présentées lorsqu'elles constituent un objet d'étude ? Pour simplifier le propos, nous étudierons la manière dont sont présentées les libertés en langue française, ce qui n'exclut d'ailleurs pas certaines comparaisons avec le vocabulaire anglo saxon. Mais il ne nous appartient pas de faire une étude linguistique. Notre propos est bien davantage de voir dans quelle mesure la terminologie employée reflète ou est porteuse d'idéologie.
Si on se borne, dans un premier temps, à regarder les intitulés de manuels... Que voit-on ?
Les manuels les plus anciens évoquent le plus souvent les « libertés publiques ». Colliard, Burdeau, Rivéro, J.P Costa. Plus récemment, le cours de Wachsmann chez Dalloz (coll cours de droit public). Toutes les nouvelles éditions reprennent cette formule soit exclusivement, soit accolée à une autre notion (LP et DH). A ce stade, on peut au moins déduire que la formule n'est pas caduque. Elle est ancienne, mais pas abandonnée.
Les plus récents se divisent en deux groupes : ceux qui emploient une autre terminologie :
Les droits de l'homme (Cohen Jonathan : « La protection internationale des DH » ; Sudre « Droit international et européen des droits de l'homme » ; P. Wachsmann, Les droits de l'homme » ; Madiot « Droits de l'homme ».
Les « droits de la personne humaine » : D. Breillat.
Les « libertés fondamentales » (ouvrage collectif historiquement placé sous la dir de L. Favoreu ; J. J. Israël « droit des libertés fondamentales »
Les « droits fondamentaux » : ouvrage collectif de Cabrillac et Frison Roche, Dalloz. »Libertés et droits fondamentaux » . les « centristes » : ceux qui accolent une autre terminologie à la terminologie traditionnelle. Cela conduit à « libertés publiques et droits de