Libre-échange et pauvreté
1. Etat des lieux
Parlons d’abord des inégalités dans le monde. Avec le libre-échange on peut constater une performance globale importante des pays riches ainsi que l’émergence de deux pays : la Chine et l’Inde. Les données mettent en relief la réussite de l’Asie orientale (notamment la Chine), et l’échec de l’Afrique subsaharienne.
L’indice de développement humain permet d’indiquer l’état du monde à ce niveau. Cet indicateur va de 0 à 1 (meilleur développement). Il tient compte du PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat, de l’espérance de vie et du niveau de scolarisation. Les gagnants sont donc les pays de l’OCDE, et l’Asie orientale (Chine, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande). Toutefois s’agissant de l’Asie orientale, la performance de l’Indonésie et des Philippines est plus modeste. Les Philippines sont étranglées par la crise de la dette du début des années 1980.
Si l’on regarde maintenant les inégalités à l’intérieur des pays, on peut dire que le libre-échange a un impact différent à court et à long terme. Cela corrobore la théorie de Kuznets. Au début de l’essor d’un pays qui exporte beaucoup comme la Chine, les inégalités entre différentes régions vont se creuser : c’est le cas entre l’Est du pays qui s’est enrichi avec le développement des exportations dans la région côtière, et le Nord et l’Ouest du pays moins tourné vers les exportations et où la pauvreté a empiré. Selon Kuznets, ceci est vrai au début du libre-échange et de l’essort d’un pays. Avec le développement de la croissance de la Chine, ces inégalités devraient décroître.
Au niveau de la pauvreté, depuis les trente dernières années, la production alimentaire a augmenté et la faim a reculé dans les pays en développement. L’espérance de vie est passée de 51 à 63 ans, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans s’est abaissé de près de la moitié. Le taux d’alphabétisation a progressé de plus d’un tiers. Ceci étant dit, malgré ce