Lilith : le mythe
Étymologie et originesModifier
On peut retracer trois grandes origines au nom de Lilith.
La première origine est sumérienne : ki-sikil lil-là signifie « la jeune femme aérienne » (soit ki-sikil « la jeune femme » et lil-là « aérien ») parce qu'elle vivait dans un arbre.
La seconde origine, l'akkadien lil-itu, est un emprunt du sumérien lil « vent »[1], et en particulier de NIN.LIL « Dame du vent », déesse du vent du Sud (et épouse d’Enlil), auquel est accolé le mot itud « lune ».
La troisième origine est hébraïque, mais ici, deux hypothèses coexistent. laïla « la nuit »; lou'a « la gueule ».
Ainsi, le mot hébreu לילית, Lilit, qui prend en akkadien la forme Lilītu, est un prénom féminin de racine proto-sémitique LYL « Nuit », qui signifie littéralement « la femme de la nuit » ou « démon ». Toutefois, sur des inscriptions cunéiformes, Lilit et Līlītu font référence à des esprits du vent apportant la maladie[1],[2].
Représentation de la Déesse Inanna avec sa couronne de la steppe et ses attributs.
La première mention du personnage de Lilith remonte au mythe Nanne et l'arbre huluppu, relaté dans la tablette XII du mythe Gilgamesh, Enkidur et le Kur[3]. Cette tablette, qui date de 2000 av. J.-C.[4], a été retrouvée à Ur, cité mésopotamienne actuellement en Irak, dont serait originaire Abraham selon la tradition de la Torah, de l'Ancien Testament et du Coran. Son texte fut publié en 1930 par C. J. Gadd, du British Museum. C'est le premier texte retrouvé faisant état d'une ki-sikil (« jeune femme ») lil-là (« aérienne »), qui vivait dans un arbre (l'huluppu, assimilé au saule) sur les bords de l'Euphrate, arbre que la déesse Inanna sauva des eaux en le plantant dans son jardin sacré à Uruk. C'est l'assimilation de ce mythe par la culture sémitique qui donna lieu ensuite aux exploitations connues sous le nom de Lilith (notamment dans le Talmud de Babylone). Cette tablette n'attribue aucun caractère maléfique à cette