Limites de nos ressources
Dans un monde fini comme la biosphère, la croissance illimitée d’un sous-système comme l’économie est impossible au-delà d’une période historique très limitée. Au cours du dernier siècle, une minorité de la population mondiale, celle qui vit dans les pays industrialisés, a modifié les cycles biogéochimiques de façon fondamentale. Aujourd’hui l’activité humaine modifie le cycle du carbone de manière plus importante que l’activité volcanique. Depuis au moins trente ans, la quasi totalité des rapports scientifiques sur l’état de la planète fait état de la baisse inéluctable de la production mondiale de pétrole, du changement climatique, mais également de la diminution de la biodiversité. Ces éléments nous enseignent qu’une croissance continue est impossible. Pourtant nous persistons à agir comme si ce savoir n’avait aucune signification. En outre, nous globalisons l’institution de la propriété qui génère ce type de croissance. Une consommation d’énergie-matière par tête telle que nous la connaissons aujourd’hui n'est possible que pour une minorité de la population mondiale. Pour donner un ordre de grandeur, si la Chine atteignait le niveau de consommation d’énergie-matière des pays du Nord, elle consommerait la totalité de la production journalière actuelle de pétrole, soit près de 80 millions de barils par jour ! Une telle consommation ne peut être projetée ni sur une échelle globale ni sur un horizon temporel excédant quelques