Lionel Jospin
Lors d’un discours prononcé le 20 juillet 1997, à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, Lionel Jospin, alors premier ministre, confirme le changement radical adopté par l’Etat quant à la responsabilité de la France dans les persécutions des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Nous verrons dans un premier temps comment au travers ses allusions et ses déclarations, Lionel Jospin consacre le tournant pris par la politique mémorielle de l’Etat dans les années 1990 puis, dans un second temps, nous montrerons l’importance du travail des historiens dans les mémoires de la seconde guerre mondiale.
Il convient de rappeler que la responsabilité de la France et non pas seulement le régime de Vichy dans la déportation des juifs français a été reconnu officiellement pour la première fois par Jacques Chirac dans un discours prononcé deux ans plutôt le 16 juillet 1995. Une page a donc été tournée, à travers cette reconnaissance officielle, dans la mémoire de la seconde guerre mondiale. C'est à cela que fait allusion Lionel Jospin dans sa phrase «ce qui hier n'a pas été fait, il importe aujourd’hui, sans plus attendre, de l'accomplir».
Hier » représente le silence, l'oubli qui a enveloppé dans la mémoire collective le rôle de l’État français dans les horreurs de la seconde guerre mondiale.
En effet, il faut rappeler que pendant longtemps, on a tu volontairement ce qui, au cours de la seconde guerre mondiale a constitué une source de honte et d'infamie, telle la rafle du Vel d’Hiv.
Or en 1942, l'État français représenté par le Maréchal Pétain collabore avec l'Allemagne nazie. Pétain a ainsi privé de leurs droits des étrangers et certaines catégories de français parmi lesquels les juifs. Les Français collaborent donc aux horreurs commises par les