Litterature
Pierre Campion Rancière Jacques, Le Partage du sensible. Esthétique et politique, Paris, La Fabrique, 2000, 80 p., ISBN 2 913372 05 8.
Jacques Rancière poursuit sans relâche une oeuvre exigeante qui, même si elle concerne l'esthétique en général, intéresse directement la théorie de la littérature. Depuis le début, il continue à examiner, dans une perspective philosophique, les rapports que les arts (littérature, théâtre, cinéma, photographie, arts plastiques...) et les savoirs entretiennent entre eux, cela à travers les relations qu'ils entretiennent avec la politique. À mesure qu'il avance, il jalonne son itinéraire et formule des mises au point, parfois teintées de polémique : le présent petit livre est l'une de ces stations.
Répondant à des questions posées par deux jeunes philosophes, Rancière « [a] essayé de marquer quelques repères, historiques et conceptuels, propres à reposer certains problèmes que brouillent irrémédiablement des notions qui font passer pour déterminations historiques des a priori conceptuels et pour déterminations conceptuelles des découpages temporels. Au premier rang de ces notions figure bien sûr celle de modernité, principe aujourd'hui de tous les pêle-mêle [...] » (p. 10).
Cela donne cinq textes brefs :
1 - Du partage du sensible et des rapports qu'il établit entre politique et esthétique
2 - Des régimes de l'art et du faible intérêt de la notion de modernité
3 - Des arts mécaniques et de la promotion esthétique et scientifique des anonymes
4 - S'il faut en conclure que l'histoire est fiction. Des modes de la fiction
5 - De l'art et du travail. En quoi les pratiques de l'art sont et ne sont pas en exception sur les autres pratiques
Pour comprendre entièrement les implications de ces prises de positions, ainsi que la nature et l'unité de la pensée qui s'exprime dans ce livre, il faudrait remonter aux premiers temps de ses travaux, quand Rancière récusait les notions de culture populaire ou de