Litterature

1542 mots 7 pages
La «littérature carcérale», récits de celles et ceux qui témoignent sur leurs années de prison, n’est pas fille de ce siècle. Du fond de leurs cellules, là où la liberté, l’amour et la joie de vivre ne sont plus que rêves et nostalgie, les prisonniers politiques écrivaient et créaient : peinture, poésie, dessins, récits, romans. Un acte de résistance contre l’avilissement de l’homme, un témoignage de la volonté de survie. Sinon, comment expliquer que dans les plus bestiales conditions, quand la voix est bâillonnée, les mains ligotées et les yeux bandés, l’on arrivait encore à écrire des poèmes. «Appris par cœur, ces vers circulaient sous le manteau entre les camarades, à Derb Moulay Cherif, comme un ruisselet qui creusait ses méandres malgré tous les interdits», se rappelle un des hôtes de ce lieu secret et abject de détention.

La prison, une architecture destinée par essence à assassiner toute capacité de création
Abdallah Zrika, poète et victime de ces années noires, voyait dans ce besoin d’écrire des vers une échappatoire au carcan : «La prison, dans son essence même, est une architecture pour étouffer la voix, tuer la volonté du prisonnier et assassiner en lui toute capacité de création». Ainsi s’exprimait-il, en 1982, dans les colonnes de la défunte revue Al Badil, dirigée par Bensalem Himmich, qui avait consacré un dossier spécial à cette littérature. Le numéro, qui avait miraculeusement trompé la vigilance de la censure, fut enlevé in extremis des kiosques. Il fut le dernier de la vie éphémère de ce téméraire support culturel. Abdellatif Laâbi, Salah El Ouadie, Ahmed Habchi, Abdallah Zrika, Jaouad Mdidech, Abdelkader Chaoui, Abdelaziz Mourid, et d’autres, y avaient apporté leurs premiers témoignages, sous forme de récit, de poème, de dessin ou de nouvelle.
En cette même année 1982, sortit en Allemagne Plus de 1001 nuits, un recueil de poèmes entièrement signé par une dizaine de prisonniers politiques parmi la centaine qui moisissaient dans les cachots

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