Litterature
Les récits qui composent les Chroniques italiennes ont été écrits par Stendhal entre 1836 et 1839. Ils ont d'abord été publiés séparément, dans La Revue des Deux Mondes (Vittoria Accoramboni et les Cenci en 1837, La Duchesse de Palliano en 1838, et L'Abbesse de Castro en 1839).
Le mot « chronique », par lequel le titre du recueil désigne également le genre qu’il appartient, attire l'attention sur l'aspect historique qu'il met en valeur ; Stendhal prétend, en effet, traduire de chroniques du XVIe siècle. Néanmoins, il faut souligner une ambiguïté : ces textes, qui en partie traduisent leurs sources italiennes, les font largement entrer dans la fiction. C'est le cas de l'Abbesse de Castro, qui s'appuie sur deux chroniqueurs (« Je traduis cette histoire de deux manuscrits volumineux, l'un romain, et l'autre de Florence. », chapitre 1).
Titre :
Le titre de L'Abbesse de Castro s’éclaire à partir de la page 132 : Hélène demande à sa mère de faire en sorte qu’elle devienne abbesse de Castro. Autrement dit, le titre désigne ce que le personnage est devenu au moment de sa mort, et non ce qu’il était au début.
Il a fait Hélène la véritable héroïne de la nouvelle ; elle rejoint la duchesse de Palliano, Vittoria Accoramboni .Dans les nouvelles et les romans de Stendhal, les héroïnes sont d'une singulière puissance.
L'auteur :
Certes, l'auteur de L'Abbesse de Castro est Stendhal ; mais l'identité de cet auteur est brouillée par l'usage complexe .
L'Abbesse de Castro n'échappe pas à cette dispersion de l'identité de l'auteur, à ces pseudonymes – « évasion hors de soi » et « quête de soi » (Starobinski) – qui font entrer l'auteur lui-même dans l'univers de la fiction. L'intrication étroite de l'identité réelle est de l'identité imaginaire est liée à l'ambiguïté, savamment cultivée par Stendhal, de l'histoire et de la fiction. L'écriture est créatrice de fictions ; cette création commence par le nom même de l'auteur. Il y a aussi une