Littérature
Le roman n'a pas toujours l'intention réaliste qui, seule, peut valider la thèse de Robbe-Grillet. Le genre romanesque, dans sa diversité, compte nombre de parodies : ici, le roman se prend pour objet, joue avec ses formes convenues. De Jacques le Fataliste aux Faux-Monnayeurs, cette veine parodique se mêle à une réflexion sur l'art de la narration, ses conventions et ses artifices, dont le "héros" n'est pas des moindres. Le roman de personnages a toujours été fortement concurrencé par d'autres modes de littérature narrative, car la littérature romanesque ne se laisse pas enfermer dans des principes extérieurs à elle-même. Elle explore, en dehors des modes ou des conventions artistiques, tout ce qui peut lui être objet : les rêves, les mythes, l'évasion hors de la réalité. Le personnage n'est plus alors type humain ni support d'une démonstration, il est l'écho d'aspirations profondes, de nostalgies informulées (voir les romans de Julien Gracq ou de Le Clézio).
On voit qu'il est bien difficile de s'en tenir à une analyse historique des faits de littérature romanesque et surtout, comme le voulait Robbe-Grillet, de fonder une théorie du roman, si ouverte soit-elle, sur la nécessité. Au XIXème siècle, les romans de Balzac sont déjà ceux du groupe social, et l'on trouverait déjà des indices de la dissolution de l'individu chez Flaubert, ou Zola, qui écrit par exemple : « Le premier homme qui passe est un héros suffisant; fouillez en lui et vous trouverez certainement un drame simple qui met en jeu les rouages des sentiments et des passions.» (Deux définitions du roman).
En outre, loin d'avoir été mis en péril par cette prise de conscience plus vaste et plus diffuse qui est celle d'aujourd'hui, le roman s'y est trouvé de nouvelles métamorphoses, mais en ne refusant jamais vraiment le soutien du personnage. Car le lecteur reste attaché aux cadres plus ou