Logistique mondiale
Guillaume Daudin
La géographie humaine et physique est une variable aussi importante pour la détermination des flux du commerce international que les politiques des États. Pourtant, l’évolution des coûts du commerce liés à la géographie est bien moins connue que celle des coûts du commerce liés aux politiques commerciales. Cet article étudie l’évolution de certains coûts du commerce ne dépendant pas des États. L’existence de coûts du commerce liés à la géographie est suggérée par le succès des modèles de gravitation. Ces coûts sont de deux types : coûts logistiques – de stockage et de transport – et coûts de transaction – d’établissement et d’entretien d’une relation d’échange. L’évolution du secteur de la logistique dans son ensemble aux États-Unis est connue : si les coûts de stockage relatifs au PIB américain ont bien diminué ces vingt dernières années, ce n’est pas le cas des coûts de transport. Les coûts logistiques représentent actuellement à peu près 10 % du PIB mondial. Les coûts logistiques du commerce international ne forment qu’une partie de cet ensemble. Les sources qui permettent d’étudier spécifiquement le commerce international sont de deux familles : d’une part les bases de données du commerce international, d’autre part les études de prix microéconomiques. Aucune ne permet d’étudier de manière satisfaisante l’évolution des coûts de transport à service rendu constant. En théorie, la comparaison de la valeur des exportations mondiales et de la valeur des importations mondiales devrait permettre de calculer les coûts de transport payés par l’économie mondiale pour l’ensemble de son commerce. Ces données présentent toutefois trop d’imperfections pour être utilisables. Quelques bases de données cherchent à améliorer les statistiques brutes en utilisant des sources nationales, notamment américaines. Les États-Unis collectent en effet les coûts de
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Je remercie Guillaume Gaulier et Alix de Saint-Vaulry pour