Libertés politiques et participation au pouvoir législatif Les lois et les monarques et autres magistrats d’autorité, tolèrent, moins encore que les religions, la désobéissance et l’insoumission et donc l’esprit critique. L’autorité de l’Etat, des lois et des les institutions, veulent être respectés et de se faire respecter « Le pouvoir qui, dans l’Etat, donne à la loi son effet est irrésistible et qu’il n’existe aucune république juridiquement constituée qui ne dispose d’un tel pouvoir pour écraser toute résistance intérieure ». L’antinomie redoutable de la liberté personnelle et de l’autorité publique, de l’individu et de la société semble ruiner l’idéal de liberté rationnelle de Kant. Comme il n’est aucune société dans laquelle il ne soit possible de dire, avec raison, qu’une minorité, experte dans l’art de s’emparer des leviers de commandes, y exploite une majorité légitimement encline à se révolter, comme réciproquement, il n’est aucun pouvoir, désireux d’asseoir sa légitimité sur le consentement et l’amour de ses sujets plutôt que la seule violence, qui ne souhaite recouvrir sa vérité secrète d’un voile pudique, tous les Etats surveillent étroitement l’opinion, la paroles et les écrits de leurs sujets.
Leur ruse la plus habile est le paternalisme : « ces tuteurs qui, dans leur extrême bienveillance, ont pris sur eux d’exercer une haute direction sur l’humanité, après avoir d’abord abêti leur bétail et avoir empêché avec sollicitude ces paisibles créatures d’oser faire un pas hors du parc où ils les ont enfermées, leur montrent le danger qui les menace s’ils osent s’aventurer au-dehors. » L’argumentation kantienne consistera à montrer que l’esprit de liberté est le meilleur garant de l’Etat, de sa stabilité, de sa valeur et de sa « perfectibilité ». « Même au regard de sa législation, il est sans danger d’autoriser ses sujets à faire publiquement usage de leur propre raison et à exposer publiquement au monde leurs propres idées sur une