Si l'appétit des consommateurs pour les loisirs est aujourd'hui insatiable, il faut savoir qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Un certain nombre d'études récentes soulignent les transformations rapides des rapports au temps et en font un symptôme des évolutions de notre société. En effet, la durée annuelle moyenne de travail en France a été divisée par deux entre 1880 et 1984, passant ainsi de 3000 heures à 1680 heures. Alors qu'autrefois les loisirs constituaient un luxe réservé à une élite sociale, on remarque que la diffusion de ce temps libre a été soumise à un mouvement de démocratisation. Mais qu'entend-t-on par loisirs? Il s'agit des activités que l'on effectue durant le temps dont on dispose en dehors de nos occupations ordinaires et des contraintes qu'elles imposent, c'est à dire en dehors du temps consacré à notre vie professionnelle. En effet, ces activités se sont largement développées, si bien qu'on pourrait, de plus en plus, les considérer comme étant un secteur à part entière. On s'interroge même pour savoir si elles ne constitueraient pas le temps dominant des sociétés contemporaines.
C'est l'entrée dans l'ère de la culture de masse qui constitue une étape décisive dans la marche vers cette civilisation des loisirs. Culture de masse largement favorisée par les médias, moyens de diffusion collectifs permettant d'atteindre des publics vastes et hétérogènes, et même de les influencer. En effet, lmédiatisation a définitivement métamorphosé le fonctionnement des sociétés contemporaines. La France, par exemple, avec un peu de retard sur ses voisins, est rentrée depuis près de quatre siècles dans l'ère des médias. Tout d'abord avec l'avènement de la presse écrite qui a eut pendant longtemps le monopole de l'information. Plus tard, dans les années 1920, la radio devient, elle aussi, un média d'information. La télévision, elle, se développe dans les années 1950. Pour finir, internet fait son apparition dans le quotidien des français en synthétisant à la