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On pourrait débuter ce cours par un petit florilège des définitions parmi les plus célèbres de la philosophie. « Amour de la sagesse », pour Pythagore, qui ouvrait le bal et entendait ainsi distinguer la philosophia de la sophia (la sagesse), censée être réservée aux seuls dieux. A peu près à la même époque, on parle de la philosophie comme « étonnement » — (thaumazein repris par Platon et Aristote , Métaphysique, A2), une manière d’inviter à sortir de l’espèce de familiarité qu’imposait la vision mythologique, traditionnelle et religieuse du monde. Il y aura aussi : la philosophie comme théoria (de theo orao – je contemple le divin … avec mes yeux d’humains). Avec Socrate, « philosopher, c’est apprendre à mourir » (selon le mot de Cicéron, Tusculannes, I, XXX, 74 repris par Montaigne, Essais, I, XIX), c’est-à-dire prendre conscience de sa finitude et « vivre heureux, autant que possible, en attendant la mort ». Pour Epicure, « la philosophie est une activité, qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse ». Pour Hegel, la philosophie est « la forme supérieure de l’esprit absolu ». Pour Bergson, elle se définit comme la « science relative de l’absolu, la science humaine du divin » (Compte rendu, Principes de métaphysique et de psychologie de Paul Janet, novembre 1897, Mélanges, p. 377). Marx exigera de changer de regard : « La philosophie jusqu’ici s’est contentée de penser le monde ; il convient désormais de le transformer ». etc.
1) La philosophie comme réflexion personnelle : le philosophe est-il un spécialiste du général ?
• Les Rivaux (Amatores, 133 c 1-11) : trad. J. Souilhé, Platon, Œuvres complètes, t. XIII, 2, Dialogues suspects, Paris, Les Belles Lettres, 1930. Socrate pose la question « qu’est-ce que philosopher ? » Son interlocuteur lui répond en citant Solon : « Je vieillis en ne cessant d’étendre mon savoir ». « Je crois de fait qu’il faut toujours acquérir du