En 1833, Georges Sand offre à Alfred de Musset une scène historique, genre à l’époque en vogue, intitulée Une conspiration en 1537. Musset en reprend plus tard le sujet pour écrire l’une de ses œuvres maitresses, Lorenzaccio, publié dans le second volume d’Un spectacle dans un fauteuil. Dans l’école du désenchantement, ouvrage publié aux éditions Gallimard en 1992, le critique littéraire Paul Bénichou écrit que la pièce de Musset vise la situation politique de l’époque, ici, 1830. Mais pour lui, cette pièce est en grande partie un discours voire une critique de l’espèce humaine d’un point de vue philosophique. Cette lecture de Lorenzaccio est-elle pertinente ?
Ainsi, dans une première partie, nous verrons comment Musset atteint la société française de 1830. Puis, nous verrons que la pièce de théâtre est une critique de l’humanité.

Musset nait en 1810. Il fait partie du courant romantique. La quand « génération perdue » de Musset est celle qui est née quinze ans plus tard. Nourrie de rêve de gloire militaire, la génération de Musset parvient à l’âge adulte quand on ne propose que des métiers célèbres comme banquiers, avocat, boutiquiers etc… En 1833, au moment de la rédaction de Lorenzaccio, la « Monarchie de Juillet » ou « Monarchie constitutionnelle » est déjà impopulaire. Les révoltes ouvrières et étudiantes se succèdent en échecs. Tel est le schéma que Musset reproduit dans son œuvre qu’il ramène à Florence en 1537, notamment par la révolte qu’il fait faire aux étudiants qui est un échec totale se terminant dans un bain de sang. Un remord général par rapport à la vie politique se fait sentir. Ainsi, la Florence du XVIe siècle et son peuple de marchands permet la satire de la doctrine économique française de l’époque. Ses politiciens sont corrompus et débauchés, son peuple a l’opinion changeante. Par cela, Musset critique indirectement la société française de son époque. Florence est l’emblème de la tyrannie. Assassinats, bannissements