« le théâtre est un point d'optique. Tout ce qui existe dans ce monde, dans l'Histoire, dans l'homme, tout doit et peut s'y réfléchir, mais sous la baguette de l'art ». VH

Lorenzaccio est une des œuvres les moins jouées du répertoire, sans doute à cause de sa démesure. Ses 5 actes et leurs 36 scènes exigeraient 3 soirées entières, plus de 60 décors et 400 interprètes. La réflexion désabusée sur l’action politique en fait une pièce moderne qui tranche profondément sur la production de son époque. La pièce pose, entre autres, la question de savoir si un mal peut justifier un bien dans l’action politique, ou si le désir de liberté peut justifier un crime. Les grandes questions de société qu’elle soulève, comme la corruption, en font une œuvre universelle. L'action se passe à Florence en 1537. Le duc Alexandre de Médicis y règne par la terreur avec l'appui du Saint-Empire de Charles Quint et du pape Clément VII. On le déteste, mais pas autant que son cousin, son âme damnée : Lorenzo de Médicis, méchamment surnommé Lorenzaccio. Lorenzo de Médicis se voue à la restauration de la République. Aussi, il devient fidèle serviteur du duc, compagnon de débauche, dans l’espoir de le tuer pour libérer Florence du tyran, et mettre les grandes familles républicaines face à leur responsabilité. Mais, après le meurtre, celles-ci ne réussiront pas à prendre le pouvoir et c'est un clone d'Alexandre, Côme de Médicis, qui sera installé sur le trône. Son premier geste politique sera de faire assassiner Lorenzo à Venise.

Pour conclure nous pouvons admettre que la suppression de la scène 6 de l’acte V appauvrit la pièce puisque nous avons vu que grâce à elle Musset peut mettre en valeur le message qu’il souhaite transmettre à ses lecteurs et à ses spectateurs et que la dimension dramatique, très présente dans la séquence, touche d’avantage le lecteur qui est alors amené à une réflexion complexe sur son époque, mais aussi le spectateur qui se laisse alors émouvoir et surprendre par