Lorenzaccio
Le surréalisme naît comme mouvement l’année 1924, celle de la publication par André
Breton du Manifeste du surréalisme. Dans le premier groupe surréaliste on trouve avec d’autres Paul Eluard et Man Ray, tous deux issus, comme André Breton, de la mouvance
Dada. Eluard a plusieurs fois collaboré par l’écriture à des œuvres à quatre mains, réunissant en un même recueil œuvres plastiques (dessins ou photos) et poèmes. En 1937 il publie avec
Man Ray, le recueil Mains libres. Man Ray a d’abord dessiné et envoyé ses dessins pourvus d’un titre à Eluard qui, lui, a écrit des textes poèmes en vis-à-vis des crayons de Man Ray. La rencontre de ces deux artistes dans une œuvre où image et texte se côtoient sans chercher à se correspondre est-elle celle d’un hasard créateur ? L’œuvre collaborative ainsi créée est-elle significative du surréalisme ?
Le recueil Les mains libres associe librement dessin et texte sans que l’un illustre l’autre ou que l’autre commente ou explique l’un, cette association libre est bien l’un des principes créateurs du surréalisme.
Comme dans les pièces d'un rêve ou l'énigme d'un sphinx, chaque élément s'agence pour évoquer l'étrangeté d'un monde où chaque chose se transmue en une autre. Le hasard objectif qui fait se côtoyer les mots et les choses nous consacre interprète d'une surréalité, d'une autre scène où notre pensée rationnelle s'égare et doit laisser place à une langue plus primitive où tout devient signes de sensations archaïques. Dans les rencontres, hasard objectif, que fait
Breton de Najda dans le livre éponyme se tisse une autre géographie de Paris qui disloque l'espace temps, Najda allant d'une vie à une autre comme en changeant de lieu. Les déplacements de Najda, ses rencontres avec Breton révèlent un autre monde où les objets et les êtres suivent d'autres lois que celle de la simple causalité, de celle de la logique des propositions. Le nom "surréalisme" trouve ici tout son sens, celui d'une