Love la vie
[alinéa de transition vers la première sous-partie de ce premier développement] Les écrivains ont incarné leurs idées dans des formes littéraires variées, des genres protéiformes comme l'essai, ou en s'appropriant et en renouvelant les genres déjà existants pour les adapter à leurs objectifs (du fabliau médiéval au conte philosophique, au dialogue, au pamphlet...). Si certaines périodes, comme le XVIIIème siècle, semblent plus propices au développement de la littérature philosophique, on la retrouve cependant à toutes les époques. Nous étudierons en priorité les formes prises par ce type de littérature de manière à mettre en valeur ses enjeux. Cette littérature présente une variété de formes et de genres, qui, en permettant de jouer avec l'implicite ou l'explicite, démultiplient les stratégies argumentatives. Autrement dit, une idée, quelle qu'elle soit, peut être présentée et défendue de différentes manières, soit ostensiblement par une thèse explicite soit d'une manière nettement plus sous-entendue (contenu implicite, qui oblige le lecteur à s'investir davantage dans sa lecture, notamment dans l'interprétation de ce qu'il lit). Les textes implicites (contes, fables, fabliaux, apologues, nouvelles et romans) permettent d'allier le divertissement avec la réflexion philosophique. La dénonciation n'est pas la seule forme argumentative de cette littérature puisqu'il s'agit avant tout de démontrer et convaincre, de délibérer et de persuader, soit en sollicitant les sentiments ou les émotions du lecteur (arguments affectifs), soit en faisant appel à l'intelligence ou au bons sens de son interlocuteur (arguments rationnels). Au XVI° siècle, la littérature de la Renaissance conquérante a laissé de nombreuses empreintes dans