Lune de fiel
En 1992, lorsque Polanski adapta Lunes de Fiel, le roman sulfureux de Pascal Bruckner, il se trouva confronté au problème d’une traduction : celle qui consiste à mettre en scène la destruction des sentiments sans pour autant choquer le spectateur compte tenu des scènes scatologiques du roman. Comment rendre au cinéma la violence d’une passion proportionnelle à la brutalité de la rupture qui s’en suit logiquement ? L’intrigue filmique et celle du roman diffèrent peu, hormis le changement des noms des protagonistes et une fin littéraire plus pessimiste. Le récit cinématographique débute sur un paquebot au cours d’une croisière en Méditerranée. Un jeune couple britannique et pudique, Nigel et Fiona, rencontre un autre couple très pervers, Mimi et Oscar. Celui-ci, condamné dans un fauteuil roulant, confie à Nigel le récit tumultueux de sa passion ravageuse avec Mimi.
La question que se posent conjointement le romancier et le cinéaste : peut - on échapper à la monotonie du couple en poussant l’érotisme à son paroxysme ? Est-il possible de conserver en même temps et