Lutte contre les exclusions
En 1987, le rapport du P. Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, au Conseil économique social, intitulé « Grande pauvreté et précarité économique et sociale », en avait posé les premiers jalons. Il fut suivi concrètement par la mise en place en 1988 du revenu minimum d’insertion (RMI), puis en 1990 de la loi Besson sur le droit au logement des personnes en difficulté.
Il s’agissait, face à un chômage persistant et à l’émergence d’une « nouvelle pauvreté », de garantir à tous l’accès à des droits fondamentaux : emploi, logement santé, éducation, citoyenneté et culture. « Les droits de tous pour tous », comme le réclamaient les associations.
« La problématique de la pauvreté est depuis le début des années 1980 rapportée à la question fondamentale des droits de l’homme, analyse Julien Damon, professeur associé à Sciences-Po (1). D’un système de protection sociale couvrant les risques des travailleurs salariés, on est passé progressivement avec la question de l’exclusion à une approche différente des risques sociaux, cette fois-ci en termes individuels de citoyenneté et de dignité. »[pic]
"Les très pauvres augmentent plus vite que les autres"
[pic]L’objectif affiché alors par les pouvoirs publics était ambitieux. La loi devait permettre selon eux « un changement d’approche et d’échelle dans la mise en œuvre des politiques publiques ». Dix ans plus tard, le bilan est « mitigé », comme le souligne Pierre Saglio, président d’ADT Quart Monde. Si l’on s’en tient aux chiffres, la pauvreté monétaire (2) a bien reculé. Elle est passée, selon les chiffres de l’Insee, de 7,2 % de la population en 1996 à 6,1 % en 2001, avant