Lutte contre l'échec scolaire
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L’échec scolaire n’a pas toujours dérangé
La notion d’échec scolaire n’a pas toujours existé…
Jusqu’au milieu du vingtième siècle, il était dans l’ordre des choses que seul un petit nombre d’enfants accèdent aux études longues et à la culture savante, tandis que les autres venaient à l’école apprendre quelques rudiments de base, avant de retourner à leur destin, aux champs, à l’usine ou à la boutique (G. Chauveau, l’échec scolaire in :
Dictionnaire Encyclopédique de l’Education et de la Formation).
« La ségrégation sociale précédait la ségrégation scolaire » (Philippe Perrenoud, La pédagogie à l’école des différences).
…la nécessité de lutter contre l’échec scolaire n’est pas apparue tout de suite…
Mais la société changeait, s’urbanisait et les emplois évoluaient vers une intellectualisation grandissante. C’est pourquoi à partir de 1959, l’école primaire fut unifiée et l’âge de la scolarité obligatoire fut augmenté jusqu’à 16 ans. En parallèle, le discours public insistait sur le rôle primordial de la scolarisation dans le développement économique. C’est à ce moment que l’échec scolaire massif a surgi, lorsque tous les enfants se sont
« trouvés réunis et comparés en vue d’une sélection à l’entrée du secondaire », et que la norme est devenue la poursuite de la scolarité au-delà du primaire.
Cela n’en faisait pas un problème pour autant (P.Perrenoud). Il semblait « normal » que certains enfants soient doués pour les études et d’autres non.
…sauf pour quelques précurseurs humanistes ou militants…
Seuls quelques pédagogues ou chercheurs militants comme Louis Legrand essayaient de prendre en compte l’hétérogénéité du milieu scolaire en élaborant de nouvelles pédagogies .
En 1966, Bourdieu écrivait : « Pour que soient favorisés les plus favorisés et défavorisés les plus défavorisés, il faut et il suffit que l’école ignore dans le contenu de l’enseignement transmis, dans les méthodes et les