Luxe art
Dans la mesure où l’art n’est pas un moyen nécessaire à la vie, il peut être pensé comme un luxe. Si ce qui maintient l’homme dans son être biologique est nécessaire, on peut appeler luxe tout ce qui dans le monde humain ne répond pas à l’ordre des besoins.
Si l’art est un luxe et que le luxe se caractérise par sa non appartenance à la sphère de la nécessité, il serait illégitime de définir l’art comme un luxe nécessaire. Cependant ce qui est nécessaire à l’homme ne se réduit pas inéluctablement à une nécessité d’ordre biologique. En effet si l’homme ne e laisse pas entièrement définir comme un être biologique, alors ce qui est nécessaire à son existence ne peut se cantonner à une nécessité biologique, mais la déborde avec le champ spirituel.
On pourrait alors penser l’art comme un luxe (par rapport à la nécessité biologique) nécessaire à l’existence de l’homme comme être spirituel. Toutefois si l’art est un luxe nécessaire du point de vue de l’esprit humain, il ne détient pas pour autant le monopole de cette nécessité spirituelle. L’arrachement à la naturalité biologique est en effet opéré par toutes les manifestations de la culture. Il convient donc de penser la culture toute entière comme un luxe nécessaire à notre humanité et par là même à réhabiliter peut être le concept de luxe traditionnellement condamné.
Nous sommes dès lors confrontés à un paradoxe : si l’art est un luxe, il ne semble pas pouvoir être nécessaire dans la mesure où le luxe se définit comme ce qui n’est pas nécessaire et pourtant si l’art est un luxe par rapport à la nécessité naturelle, il est nécessaire à l’homme comme être spirituel. De ce paradoxe découle ce problème : la définition de