Lybie
Avant d’exposer tous ces systèmes et de les examiner, il me semble convenable de rappeler quelques points tirés du récit de Platon, et sur lesquels notre jugement doit nécessairement s’appuyer. Car c’est d’après la manière dont ces systèmes s’en rapprocheront, ou qu’ils s’en éloigneront, que nous devrons juger du degré de probabilité qu’ils présentent.
Le premier point : c’est que l’Atlantide était située principalement dans la mer appelée de son nom Atlantique et vers les colonnes d’Hercule.
Le second : c’est qu’elle était étendue, comme la Lybie et l’Asie réunies [1].
Le troisième : une partie devait longer la Méditerranée, ses limites s’approcher de l’Egypte et de la Lybie, et être à la portée de la Grèce que ses peuples envahirent.
Le quatrième : elle a dû disparaître, du moins en grande partie.
L’auteur moderne qui s’est le premier occupé de la situation de l’Atlantide, est le suédois Olaüs Rudbeck, qui, dans un ouvrage intitulé : Atlantica vera Japeti posterorum series et patria [2](1), prétend que la Suède et la Scandinavie sont la région où l’on doit placer l’antique Atlantide. Excité par son patriotisme, frappé de la tradition de l’île Hyperborée qui, suivant lui, ne pouvait être placée que bien reculée vers le nord, il s’est cru autorisé à placer dans sa patrie et l’Atlantide des anciens et l’habitation du peuple primitif qui, se trouvant renfermé dans des limites trop étroites, s’est répandu à grands flots dès les siècles les plus