Lâche ou fou, où se situe le juste milieu ?

Albert Camus a écrit un jour « Celui qui désespère est un lâche, mais celui qui croit en la condition humaine est un fou ». Selon lui, l’homme absurde se situe juste au milieu, mais cela veut-il dire que lorsqu’on ne se trouve pas dans ce juste milieu nous sommes soit lâche soit fou ? De prime abord lorsqu’on entend les mots ‘désespère’ et ‘lâche’ dans une même phrase, la première chose qui nous vient souvent à l’esprit par cette association d’idées est le mot ‘suicide’. Or il y a peu de réactions plus lâche qu’un suicide ; en effet le suicide est l’abandon total de toute envie de vivre, on ne peut baisser les bras plus bas que ça, certains diront quand même que les gens qui mettent fin à leur vie sont courageux pour arriver à dépasser leur instinct de survie, passer outre. Mais l’instinct de survie n’est présent que lorsqu’il y a un minimum d’envie de vivre, un but, un objectif. Le suicide fait abstraction de tout ça ; sur cet acte, tout s’arrête. Néanmoins quand certains entendent les mots ‘désespère’ et ‘lâche’ toujours dans une phrase, la première qui leur vienne à l’esprit, c’est cette phrase bien connue, mais d’origine inconnue, qui dit « que lorsque l’on touche le fond on ne peut que remonter ». Et c’est le plus souvent ce qu’on voit ; peut-être pas à la télévision, où l’on préfère parler des gens qui meurent, mais tout autour de nous combien se sont suicidés lorsqu’ils étaient tout au fond et combien ont remonté ? Le calcul est vite résolu. On peut dès lors penser que les lâches ne sont qu’une portion minime des gens qui désespèrent. À l’opposé de cette ligne se trouve la croyance en la condition humaine, dit aussi la folie, selon l’auteur de ‘Caligula’. Basons-nous justement sur ce personnage qu’est Caligula, il se rend compte que les hommes meurent et ne sont pas heureux. De cette constatation il va entrer dans une déprime profonde, il va ‘désespérer’, mais de par son statut d’empereur une idée va lui