Ma découverte
La dureté de leurs sels s'en ressent.
Triste nouvelle pour le voisin.. e moment arriva : le soleil se levait enfin. Un moment décisif, à ne pas rater. Les premiers rayons de son Dieu Soleil allaient éclairer son visage vieilli. Il regardait attentivement, méthodiquement, la première lumière se dessiner dans le ciel sans nuage. On aurait dit qu’il était totalement pris dans cette magie qui n’émerveillait plus personne. Même les oiseaux du ciel s’en moquaient. Il arrêta de se frotter les dents et les gencives avec son long ndongo ndongo qu’il utilisait également pour fouetter son fils Pitou, quelquefois bien têtu. Oncle Démoney savourait ce bonheur exclusif quand, soudain, un coq lui jeta du sable dans la soupe. Le coq chétif s’amena, se dandinant comme un nanga boko, un noctambule à la gueule de bois. Il voltigea comme ci comme ça, paresseux, avant de se percher tant bien que mal, là, sur les barbelés qui protégeaient la case de mon oncle. Franchement, je m’étais toujours demandé à quoi servait cette barrière : il n’y avait rien à voler chez Démoney. Le salon était une espèce de pièce fantôme meublée d’une petite table, vieille comme lorsque mon oncle était en haut. Un fauteuil en simili cuir et deux bancs en bois vermoulus par l’humidité se cherchaient dans cet espace vide. Contrairement à mon oncle, le coq culotté était en retard. Il se permettait des grasses matinées, alors que c’était à lui de réveiller les gens tôt-tôt en poussant son cocorico. D’un revers de la main, mon oncle l’envoya paître. Ce n’était vraiment pas le moment de le déranger. Le coq résista à la menace. Ses battements d’ailes semblaient dire à tonton Démoney : « Ouais, je sais que je suis en retard, et puis quoi ? Mieux vaut tard que jamais, donc laisse-moi faire mon travail en paix. » Sans perdre plus de temps, l’animal se dressa et entonna son chant. Mon oncle fut tellement agacé qu’il prit une pierre égarée sous la véranda boueuse et la