Machiavel est un penseur italien, né et mort à Florence au XVIe siècle. Son œuvre majeure, qui reste encore constamment étudiée et citée, est Le Prince. C'est un ouvrage qui possède une portée universelle impressionnante. Machiavel l’écrit dans un contexte de querelles médiévales qui secouent l'Italie et empêchent toute unification de la péninsule. Son livre est un court manuel à destination du prochain Prince, pour qu'il sache développer les aptitudes suffisantes pour bien régner et tenter de pacifier et unir l'Italie. Machiavel représente une immense rupture car il incarne la sortie du dilemme théologico-politique (voir cours sur l’Etat). Et c'est une sortie radicale : ni la religion ni même la morale n'ont aucune place en politique. Si on devait résumer très grossièrement sa pensée principale, elle s'exprimerait ainsi : la fin justifie les moyens. Le but du souverain doit être de gouverner de la meilleure manière possible, et pour cela, tous les moyens sont possibles. Dès lors, plus rien n'est absolu, ni morale, ni religion, ni amitié : seule reste la nécessité. Tout peut être instrumentalisé, tout doit servir au Prince. C'est ainsi l'inventeur de la première Raison d'État, qui peut s'exprimer ainsi : la nécessité fait loi. Le but, la fin (la nécessité), entraîne la mobilisation de tous les moyens nécessaires. En cela, Machiavel représente un premier pas vers la modernité : la politique s'affranchit totalement de tout référent politique, religieux, moral.
Il invente la Raison d’État. Dans Le Prince, Machiavel se poser la question politique que se posent les modernes : comment conquérir et garder le pouvoir. Les anciens se demandaient quel était le meilleur régime ; les modernes – et Machiavel en premier – se demandent : comment préserver le régime ? Le but final de l'action politique n'est plus la justice
(instaurer le Bien), mais l'efficacité (contenir le Mal). Il s'agit donc de savoir comment conserver son