Machiavel15
La ville de Florence à l’époque de Machiavel connaît une vie politique agitée (l’Italie de la fin du 15ème siècle est ravagée par les dissensions et les crimes). Et sous la famille des Médicis, des complots éclatent et se multiplient. La république est proclamée en 1494 et le moine Savonarole établit un gouvernement théocratique1 (ce dernier voulait combattre le vice du règne de l’argent et le pouvoir des puissants jugés corrompus). Mais il finit sa vie sur le bûcher en 1498.
A la fin de la dictature, Machiavel accède aux fonctions de secrétaire à la seconde chancellerie de la république florentine, qui est une sorte de ministère chargé des relations extérieures et de certains aspects de la gestion interne de la république. Il effectue plusieurs missions diplomatiques à l’étranger qui lui permettent de rencontrer notamment Louis XII et le pape. Mais, au retour des Médicis au pouvoir, il est écarté pour avoir collaboré avec le régime déchu (1512).
Machiavel se consacre ainsi à l’écriture : discours sur la première décade de Tite-Live ou histoire d’un peuple ambitieux ; véritable traité de science politique, inachevé, sur le gouvernement républicain. C’est ensuite l’Histoire de Florence, le Traité sur l’art de la guerre ; et enfin le Prince (histoire d’un homme ambitieux), dont le titre véritable est ‘Des Principautés’ (De principatibus) ; et dans lequel il écrit : « J’en ai composé un opuscule, De Principatibus, où je me plonge autant que je peux dans les profondeurs, de mon sujet, recherchant quelle est l’essence des principautés, de combien de sortes il en existe, comment on les acquiert, comment on les maintient, et pourquoi on les perd. »
L’isolement et la disgrâce dans lesquels se trouve Machiavel l’amène à penser regagner la confiance des Médicis. L’opuscule qu’il rédige était ainsi dédié à Julien de Médicis, frère du pape Léon X ; à la suite de la mort de ce dernier, il sera dédié à Laurent ; et dans lequel il écrit :
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