Machine a vapeur
Plus que toute autre invention, la machine à vapeur symbolise la révolution industrielle. Elle est, en tout cas, le prélude à une révolution énergétique d'une immense ampleur.
Pour la première fois, l'homme peut produire de l'énergie motrice indépendamment des circonstances naturelles. La machine à vapeur, en affranchissant l'industrie des liens de dépendance qu'elle continuait d'entretenir avec les forces de la nature par l'intermédiaire de ses convertisseurs d'énergie habituels (moulins à eau, à vent et à marée), inaugure véritablement l'ère moderne du machinisme.
Des précédents antiques, mais des connaissances insuffisantes
La puissance de la vapeur est connue bien avant la mise au point des premières machines efficaces, à l'époque moderne. Le savant grec Héron d'Alexandrie (1er s. apr. J.-C.) décrit ainsi des dispositifs faisant appel à la force motrice de la vapeur pour l'ouverture automatique des portes d'un temple ou encore pour assurer le fonctionnement d'un petit tourniquet. Toutefois, comme le rappelle Sadi Carnot en 1824, "il y a à peu près autant de distance entre les premiers appareils où l'on a développé la force expansive de la vapeur et les machines actuelles, qu'entre le premier radeau que les hommes aient formé et le navire de haut bord".
Le développement de la machine à vapeur, dans le dernier quart du XVIIème siècle, est, en effet, étroitement tributaire des découvertes faites, vers le milieu du même siècle, sur le vide et la pression atmosphérique. Ainsi, toutes les tentatives visant à employer la puissance motrice du feu avant 1643, date de l'invention du baromètre, se heurtent à la méconnaissance ou à l'absence totale de connaissance de phénomènes physiques de base : le