Mackinder et spykman
I) Puissance maritime contre puissance continentale
Sur cette carte de 1904, Mackinder donne une représentation très globale d'un monde où tous les territoires ont été découverts et où donc les nouvelles confrontations entre puissances se feront en lieu clos. La projection polaire utilisée rend bien compte de l'étendue maritime, qu'il appelle océan mondial, dans laquelle baigne les continents. Ceux-ci sont divisés entre l'île-monde, l'Europe, l'Asie et l'Afrique et les îles extérieures, l'Amérique et l'Océanie. Dans ce système qu'il définit, la partie centrale est l'île-monde et plus précisément l'Eurasie qu'il nomme zone-pivot puis Heartland. Pour Mackinder, cette zone immense de steppes et de plaines est propice à la mobilité. Il en donne pour preuve les vagues d'invasions des cavaliers barbares qui s'abattent au fil des siècles sur l'Europe. Au début du XXème, la cavalerie est remplacée par les chevaux-vapeurs et c'est à travers le train que l'empire tsariste exerce des pressions de la Finlande à la Chine en passant par les Balkans. La zone pivot est de surcroit entourée par des chaînes montagneuses, déserts servant de défenses naturelles, l'anneau intérieur. Le point faible de cette zone-pivot réside dans son inaccessibilité à la mer du aux glaces arctiques. Dans l'esprit du géographe, c'est sur ce registre que la Grande-Bretagne doit jouer pour garder sa