Macroepargne
Pour le grand public, l’épargne se présente sous diverses formes de placements pouvant aller du compte d’épargne au bien immobilier, en passant par les obligations, les bons, les fonds communs de placement, les actions, l’assurance vie, les métaux précieux, les bijoux, les œuvres d’art, les meubles rares, etc. Pour les professionnels qui en font métier : les banques, les établissements financiers, les compagnies d’assurances, les courtiers, et autres, l’épargne monétaire des ménages ou des entreprises représente des fonds à collecter dans le but d’en tirer un profit, c’est-àdire un différentiel d’intérêt. Ainsi donc, le public et les professionnels n’ont aucune raison particulière de s’intéresser aux effets macroéconomiques de l’épargne qui sont pourtant d’une importance vitale pour l’économie d’un pays. A l’heure actuelle, si l’on cherche à connaître la place qu’occupe l’épargne en économie, il faut s’en remettre, comme le font les économistes, les banquiers centraux et nos dirigeants politiques, aux théories et définitions qui ont acquis droit de cité, à savoir : - la théorie de l’égalité de l’épargne et de l’investissement, qui laisse supposer que l’épargne sert à financer l’investissement, c’est pourquoi elle est encouragée, et - la définition comptable de l’épargne nationale prélevée sur les revenus (principalement des ménages), définition nettement influencée par la théorie sus-dite.
La théorie de l’égalité de l’épargne et de l’investissement Rappelons que cette égalité est fondée sur des données de comptabilité nationale ; elle s'écrit comme suit : C+I = X C+S = Y X = Y I = S Sachant d'une part que X représente le produit national, Y le revenu national et C la consommation, et convenant d'autre part que le produit national et le revenu national sont identiques, il s'ensuit que l'investissement I est égal à l'épargne S. Primo, cette équation exclut la notion de temps. Pourtant, poussée au-delà des données statiques sur