Madame bovary, partie 1 partie 6
Problématique : comment Flaubert, à travers les lectures d’Emma, évoque-t-il le romantisme pour mieux s ‘en démarquer avec ironie ?
Introduction
Gustave Flaubert, né à Rouen en 1821, gardera de son enfance bourgeoise passée dans le milieu médical – son père était chirurgien – un sens aigu de l’observation que l’on retrouve dans son œuvre. Il partage son temps entre des voyages en Italie et en Orient, et des séjours dans la propriété familiale de Normandie où il écrit notamment Madame Bovary (1857), L’Education Sentimentale (1869) ou encore Salammbö (1832). Lui qui ne se voulait d’aucune mode ni d’aucune époque a eu une influence capitale sur l’écriture romanesque. Il décède à Croisset, près de Rouen, en 1880, foudroyé par une hémorragie cérébrale.
Flaubert était un écrivain partagé entre deux tendances profondes : « Il y a en moi, littéralement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme et de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir matériellement les choses qu’il reproduit,… » Il en découle logiquement qu’entre romantisme et réalisme, Flaubert refuse de choisir.
Trois ans avant le début de la rédaction de Madame Bovary, Flaubert s’était attelé à l’écriture de la Tentation de Saint Antoine. Il y avait donné libre cours à son lyrisme, exprimant ses idées philosophiques et ses rêves intimes. Ses amis avaient été assomés par son style baroque et son sujet exubérant. Flaubert fut exhorté à dominer sa tendance romantique en s’adonnant à « un sujet plus terre à terre, un de ces incidents dont la vie bourgeoise est pleine. »
Madame Bovary va donc s’écrire dans une perspective consciente du refoulement du lyrisme.