Madame bovary
Je n'y parviendrai peut-être jamais, mais jusqu'à mon dernier souffle, je chercherai à comprendre. Comprendre où je suis et ce que je suis et ce que j'y fais, et à quoi ça rime. Ce corps qui s'est construit sans moi, et qui vit sans mon intervention, cet esprit qu'il enferme dans un scaphandre qu'ont-ils à faire ensemble, vers quelle vase ou quel trésor s'enfoncent-ils dans l'océan de la matière ? Cette chair souffrante et jouissante qui me commande, et qui est faite de vide et qui saigne, qui a reçu du fond des âges une vie qui la laissera tomber et pourrir, cet esprit qui aura à peine le temps de naître avant de s'évanouir, je veux comprendre, comprendre, comprendre.
ÉTUDE LINGUISTIQUE :
Dans la Faim du tigre, ouvrage presque confessionnel, l'auteur ne cherche pas à sombrer dans l'exercice de style ou à atteindre les hauteurs philosophiques. Il veut convaincre. Le style est concis, clair, court et simple. Le livre s'organise en une multitude de petits paragraphes, qui s'élaborent sur les précédents à la façon d'un exposé déductif construit, mais l'évolution n'est pas pour autant très ordonnée. Plutôt, l'auteur semble progresser au fil de ses pensées, rapportant les points forts qu'il veut évoquer aux moments qui lui semblent opportuns en sacrifiant à une présentation plus classique et plus rigoureuse de l'essai, en parties et chapitres, numérotés au besoin. Ici, c'est un flot ininterrompu et