Maggritte
L’image peinte est toujours, pour Magritte, une image pensée. Elle n’est jamais une simple apparence. On ne fume pas une pipe peinte. Ce n’est donc jamais une pipe, jamais une pomme, une femme, une forêt ou un marteau. Il y a un écart entre les images et les choses, mis en valeur par les mots.
Réduit à néant l’ordre ancien de la représentation. Un appel à ne pas se laisser piéger par les images et pourquoi ne pas étendre cette mise en garde aujourd’hui à la télévision.
Mystère qui surgit de la banalité des choses.
« les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres » R.Magritte
Beaucoup de réaction :
Effectivement, l’image d’un objet n’est pas l’objet lui-même.
Comme disait le sémiologue américain de la fin du 19e siècle, William James: « Le mot « chien » ne mord pas. »
Magritte, lui, a travaillé sur ce paradoxe de 1928 à 1966.
Même devant la nature, disait Delacroix, "c'est notre imagination qui fait le tableau"
En intitulant une de ces toiles qui montre apparemment une pipe, Ceci n'est pas une pipe, Magritte met en doute notre aptitude à reconnaître le contenu d'une image.
Ce qui semblait de prime abord une évidence est brouillée par le désordre qui s'installe entre les mots et la peinture. Quelque chose se met à vaciller, nous éprouvons un malaise.
Le visible et le lisible paraissent se repousser mutuellement.
Impossible de les emboîter, ils se nient l'un l'autre.
Mais ce décalage entre le texte et l'image ne fait que renforcer l'impact du titre qui s'impose par son étrangeté comme une clef indispensable à la compréhension du tableau.
Par cette négation de l'image, Magritte nous demande de bien vouloir