Magie Connaissance Objective Et Interieure
1) Analyse du sujet
La magie au XVII° siècle au théâtre est un thème prisé des dramaturges européens. Shakespeare lui accorde une place certaine dans son œuvre avec la notion de féérie qui sera récurrent après la mise en scène du Songe d’une nuit d’été.
Le XVII° siècle est pourtant une période ambigüe quant à sa position sur le thème magique et surnaturel. C’est le siècle où le mage est aussi philosophe et scientifique, héritier de l’alchimiste et de la quête humaniste. Mais c’est aussi l’époque des bûchers et de la chasse aux sorcières.
Pourtant ne peut-on pas se représenter la science et les religions polythéistes de l’antiquité et le christianisme comme l’expression d’une forme de magie ?
Concernant plus spécifiquement les œuvres au programmes, distantes dans le temps et l’espace ; il apparaît clairement que la magie est l’un des thèmes principaux de chaque œuvre et qu’elle s’incarne dans des personnages qui savent la manier. Dans sa préface de la tempête, lorsque Bonnefoy parle de la magie comme du « travail du connaissance », il semble considérer qu’il s’agit d’un savoir effectif, d’un savoir-faire, qui résulterait donc d’un apprentissage spécifique, ou d’un don inné. Ce savoir-faire agissant serait, de plus, objectif et intérieur.
Objectif, donc pouvant être perçu par tous, interagissant avec le monde. Or une capacité qui agit sur tous de façon indubitable est à considérer comme un pouvoir. Si ce pouvoir est intérieur également, c'est qu'il est à l'inverse invisible pour les autres, les non-magiciens, et relève donc de la subjectivité. Les pouvoirs magiques de Prospéro ne font aucun doute, et une vision optimiste du personnage peut le faire passer pour l’archétype du mage philosophe, pétri de science et de spiritualité, qui utiliserait une magie dite blanche dans le but de s’élever intérieurement et de rendre le monde meilleur.
Cette tentation du bien reste très nuancée face à la part d’ombre du duc légitime de Milan et devient