Magie
Chapitre I : A l’aube de la vie s’étendit la Magie.
Écoute mon enfant, écoute ce que peut te raconter Amauric Erzähl, qui seul sait comment fut jadis, créée la Magie, et comment grâce à elle, naquit le premier Sorcier.
Aux origines était la Magie. Entité à l’état pur, elle se développa au pied d’un arbre immense. Un arbre ancien, ridé par l’âge, marqué par les années et par l’humanité qui grandissait sous ses branchages bienveillants.
L’Arbre père de la Magie, nul ne sait où il se trouve et s’il est encore en vie ; peut-être serait-il en Bretagne, dans la forêt de Brocéliande, ou peut-être y a-t-il été et en est-il parti. Mais ce que les Magico-chercheurs ont pu déterminer, c’est que cet arbre n’a nul pareil au Monde. Ses racines sont profondément enfouies dans la terre et se nourrissent des émotions des hommes. Car voilà ce qu’est la Magie. Une incarnation de ce que l’homme a de peur, de haine mais aussi d’amitié et d’amour. L’homme aime, accueille, déteste, redoute. Et ainsi, à l’aube de l’humanité, sous les feuilles de l’Arbre père naquit la Magie.
Lentement, elle se distilla dans les plantes, les animaux. Certains, plus réceptifs que d’autres, l’acceptèrent avec joie et subirent des métamorphoses que nul n’aurait pu imaginer. Les autres, la Magie les contourna, ne les touchant ni ne les blessant de ses émotions chargées de pouvoir. Les phénix recueillirent au sein de leur plumage l’ardente chaleur de l’espoir tandis qu’aux tréfonds des abysses, l’hydre happait ce qu’elle pouvait de la ténacité des hommes à survivre.
Après avoir infiltré la Nature, la Magie se reposa et calma sa progression dans le vaste monde. Les hommes, encore à l’époque des cavernes, comprirent que quelque chose était désormais là. Partout autour d’eux. Ils virent des animaux cracher du feu, des lions des cavernes aussi puissants que des mammouths, et ils eurent peur. Suppliant la Magie de les épargner, ils la nommèrent dans