Malvy au ministre de l'intérieur
Donc cette lettre a été écrite à Grenoble en juin 1917 en réponse à un télégramme confidentiel envoyé par le ministre. Celui-ci a posé des questions au préfet pour connaître l'état d'esprit des français dans sa région. A cette période, le moral des français n'est pas au beau fixe: en effet, malgré l'espoir d'avril avec l'offensive de Nivelles sur le chemin des dames, celle ci a échoué et la situation ne va pas mieux depuis que début mai l'ordre a été donné de reprendre l'offensive alors qu'il est clair qu'une victoire est quasi impossible. Ainsi, c'est dans ce contexte d'échecs guerriers et de lassitude des français que le préfet va envoyer sa lettre, essayant tout de même de paraître rassurant, même si il paraît clair que la situation est très délicate à cette époque. De plus, malgré l'arrivée des Etats Unis cette année là et la révolution Russe, des modifications immédiates du rapport de force n'arrivent pas, et une crise suit donc, marquant un dénouement difficile.
Tout d'abord, il va être question de voir les raisons des tensions et de la baisse de moral générale chez les français, pour ensuite expliquer pourquoi cela amène de l'inquiétude du côté du gouvernement.
I/Une baisse de moral générale.
-Des déceptions sur le front: Le texte évoque « la déception causée par l'échec de l'offensive de nos armées en avril. » il s'agit donc de l'offensive Nivelle: le nouveau commandant en chef estimait possible un grand succès avec une offensive française sur l'Aisne, mais au final 271 000 tués, blessés, prisonniers, disparus, sur la période du 1er avril au 9 mai. La déception est considérable dans l'opinion publique. En effet, sentiment que des fautes militaires ont