3. Quel but la démarche des dirigeants d’Eurotunnel poursuivait-elle ? Quelles sont les raisons qui ont justifié le choix de cette procédure ?
La démarche des dirigeants d’Eurotunnel a été guidée par le désir de prévenir les difficultés majeures qui s’annonçaient à l’approche d’une échéance capitale. Sachant qu’ils ne disposaient pas de moyens propres pour surmonter le problème né de leur relative insolvabilité, ils ont préféré s’en remettre à une décision de justice qui offre plusieurs avantages : immédiatement et pour six mois, les choses sont bloquées. Les créanciers ne peuvent pas obtenir en justice une exécution forcée de leur créance. À plus longue échéance, la proposition de restructuration de la dette présentée par les organes judicaires a de bonnes chances d’être approuvée par les créanciers. Ils peuvent y voir sans doute le meilleur moyen pour Eurotunnel de reconstituer une trésorerie solide et de respecter ses obligations.
Si les dirigeants d’Eurotunnel ont opté pour la sauvegarde, c’est d’abord parce qu’ils en avaient le droit du fait que l’entreprise n’était pas en cessation de paiements. Ils auraient pu demander une conciliation, mais cette procédure est beaucoup plus dépendante du bon vouloir des créanciers. L’appareil judicaire qui intervient dans la procédure de sauvegarde est certainement plus lourd que le seul conciliateur, et la procédure est publique et non confidentielle. Toutefois, elle peut inspirer confiance aux partenaires, car elle est une manifestation ouverte du débiteur de ne pas fuir ses responsabilités à l’origine des difficultés.
4. Quel parallèle peut-on faire entre la situation de l’entreprise Zébra et celle d’Eurotunnel en 2006 ?
Comme Eurotunnel en 2006, l’entreprise Zébra connaît des problèmes de trésorerie, mais elle n’est pas en cessation des paiements. Sa survie est possible dès lors qu’un accord peut intervenir avec ses créanciers. Il n’est pas recommandé d’attendre une aggravation des difficultés car la procédure