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On est les champions. Pas du monde, mais pas loin. Au sein du G7, c’est la France qui a la plus forte croissance… de créations d’entreprise. Entre 2007 et 2011, le nombre de nouvelles boîtes y a progressé quatre fois plus vite que dans les six autres pays (étude du réseau d’audit RSM). Avec plus de 500 000 créations nettes d’entreprises, la France a un taux de croissance annuel de 4,5% (contre un minable + 0,3% aux Etats-Unis !). Nous avons, dans ce domaine, le profil d’un pays émergent (+ 5,8% chez les Brics). On a beau nous traiter de pessimistes, d’allergiques au libéralisme et de timorés face au risque… nous avons foi dans l’avenir avec une âme de pionnier et un tempérament d’explorateur. Et toc.
Puis flop. Car ces courbes vigoureuses et cette prolifique fertilité font certes de nombreux beaux bébés, mais les plus vaillants se font dévorer avant d’atteindre l’âge de raison. Dès qu’un entrepreneur sort du lot, on lui fait des offres qu’il ne peut pas refuser. Si Google ou Amazon avaient été créés en France, Orange ou Vivendi n’en auraient fait qu’une bouchée. On exagère ? Regardez plutôt le cercle des entrepreneurs disparus : Aufeminin, Dailymotion, Meetic, PriceMinister, Marmiton, Pixmania, Cdiscount, SeLoger… Les stars du Web français du début du siècle ont toutes changé de main. Et encore, on vous parle de celles dont la marque a survécu. D’autres, comme Caramail ou Infonie, se sont dissoutes au gré des rachats. Seul vente-privee.com ne s’est pas vendu à un privé… Ainsi qu’Iliad, qui continue son odyssée. Mais pour un Granjon ou un Niel, combien de capitaines d’industrie en herbe ont préféré des chèques à multiples zéros à d’hypothétiques empires ?
C’est la loi du genre, certes, et parmi ceux qui ont succombé à la tentation, certains n’étaient pas assez mégalos. Mais la plupart n’avaient pas le choix. Car, pour croître, il faut avoir accès à des capitaux, et la France est à cet égard plutôt lanterne rouge que