Manifeste humouristes
Vous qui d'un air détaché
Savez distraire et faire voyager,
Ne laissez pas la société avoir gain de vous
Mais osez du haut de vos galéjades vous emparer de tout.
Il est des sujets où le rire est difficile,
Des sujets où l'humour est versatile,
Mais il est de votre droit comme de votre devoir,
De savoir tourner au dérisoire
Autant sottises que désespoir.
Parlez ainsi tant de faits d'hiver que de tueries,
Comme sait si bien le faire notre très cher Ferrari.
Sujets à la critique, objets de beaucoup d'encre,
Ne fléchissez en aucun cas
Devant les jappements de roquets enchaînés dans l'entre
D'exégèses infondées et dont bien des gens demeurent las.
Autant de roquets que d'individus ignorant,
Tant éloignés des problèmes omniprésents,
Que d'impedimenta dont vous devez passer outre,
Pour offrir à la plèbe du bonheur la route,
Comme aux jeunes de l'espoir la poutre.
Ne vous arrêtez pas aux critiques de ces ruches,
Inspirez vous plutôt de notre très cher Coluche.
Enfin il est une règle primordiale,
Dont jamais votre esprit ne doit dévier ;
Il en va de l'échappatoire au combien important d'une société
Où l’épanouissement se fait rare, ainsi que le travail.
Vous, comiques, éternelles source de sourire,
N'étreignez jamais votre public de plaintes personnelles excessives,
Car ce dernier ne vient s’asseoir que pour assouvir
Son plaisir ; et non pour être assourdi de nuées sombres qui le garderaient sur les rives,
D'une tristesse stridente et poussive.
Se lamenter c'est empirer le malheur,
Comme le dit fort justement notre très cher Bonaventure des Périers, célèbre auteur.
Chers comiques, c'est avec admiration que j'ose m'exprimer ainsi,
Bien trop admiratif pour contester vos écrits ;
Et avec retenue que je me permets de vous dispenser conseils,
Votre intérêt vous trouverez, l'admiration vous garderez en