Le 1er janvier 1994, un groupe d'Indiens, appelé l'Armée de libération nationale zapatiste, s'empara de quatre villes dans l'État du sud Chiapas et exigea des réformes. Bien que les troupes mexicaines aient rapidement repris une grande partie du territoire occupé par les rebelles et qu'un appel au cessez-le-feu ait été lancé peu de temps après, le groupe rebelle donna naissance à un mouvement pour la réforme politique au Mexique. Le président Zedillo (PRI), élu en août 1994, dut presque immédiatement faire face à la plus grave crise financière et monétaire qu'ait connu le Mexique, engendrée par un déficit d'environ 30 milliards de dollars. Un programme d'aide internationale fut conçu sous la direction du président américain Clinton, et Zedillo annonça la mise en place de mesures d'austérité et la privatisation des biens de l'État. Dans le même temps, la révolte du Chiapas se poursuivit sous la direction du charismatique "Subcommandante Marcos", nom de guerre de Rafael Sebástian Guillén Vicente. Marcos fit connaître sa cause dans le monde entier en devenant le premier chef guérillero à publier ses déclarations via Internet. La révolte s'appuyait sur le désir des paysans mexicains d'obtenir les terres promises lors de la Révolution mexicaine mais qu'ils n'avaient jamais reçues (Emiliano Zapata). Ils n'avaient généralement tiré aucun bénéfice du démantèlement des grandes propriétés et n'étaient pas parvenus à faire valoir leurs droits. Le conflit s'intensifia entre les Zapatistes et le gouvernement au début de 1995 : en décembre 1994, les Zapatistes occupaient 38 municipalités en dehors de la ligne de cessez-le-feu établie plus tôt. Le gouvernement, ayant perdu la confiance de la communauté économique mondiale, ressentit la nécessité d'établir à nouveau son autorité en lançant une opération militaire qui reprit le contrôle de plusieurs municipalités occupées et repoussa les guérilleros. Néanmoins, l'armée ne parvint pas à s'emparer des dirigeants du mouvement et