marco polo
Il est sans doute l’un des personnages les plus célèbres de l’histoire mais il est sans doute aussi l’un de ceux que le mystère et la légende entourent d’un voile que la réalité peine parfois à déchirer. Qui est Marco Polo ? Quelle est sa vie ? Le récit de son périple en Orient, Le livre des merveilles, correspond-il à la réalité des régions visitées au treizième siècle ? Autant de questions qui, aujourd’hui encore, restent ouvertes.
Depuis le douzième siècle, Venise est à la pointe du commerce européen. Contrôlant les routes de la soie et de la fourrure, elle exerce plusieurs monopoles commerciaux (dont le sel et les céréales) et contrôle les échanges en mer Noire et dans une partie de la Méditerranée. Son importante flotte, qui bénéficie de nouveaux perfectionnements comme la boussole, l’astrolabe et le gouvernail d’étambot, profite de nombreuses escales qui permettent de se ravitailler, de réparer les avaries, de se protéger des tempêtes et des pirates, d’entreposer et de vendre des marchandises. Les Vénitiens frappent une forte monnaie d’or, le ducat, et sont, de fait, les banquiers d’une bonne partie de l’Europe.
La famille Polo est originaire de cette cité marchande. Le grand-père paternel de Marco (le plus lointain ancêtre connu), Andrea, connut une vie des plus paisibles et des plus modestes aussi puisqu’il laissa à ses trois fils, Marco il Vecchio, Matteo et Niccolò, le soin d’étendre jusqu’aux confins de l’Orient les réseaux commerciaux qu’il avait su tisser aux portes de Venise. Mais, en fait, seuls Niccolò et Matteo relevèrent le défi.
En 1260, Marco n’a en effet que six ans lorsqu’il regarde son père Niccolò et son oncle Matteo s’embarquer pour Constantinople, ignorant que leur périple les mènera jusqu’à Soldaïa, comptoir vénitien de la mer Noire, puis Boukhara, en Ouzbékistan, et enfin, en Chine et à Karakorum, résidence du Grand Khan (titre que prenaient les souverains mongols et tatares),