Margaret tatcher
Des notes ministérielles consultées par le Financial Times témoignent que la grande grève des mineurs de 1984 était largement prévue. Le gouvernement de la dame de fer discutait depuis au moins un an du plan de fermeture des mines, qui devait à l'origine être encore plus draconien.
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Plus d'un an avant la grande grève qui, entre 1984 et 1985, opposa les mineurs britanniques à Margaret Thatcher, une partie du gouvernement envisageait déjà de s'attaquer aux mines de charbon. En 1983, le plan de fermetures était d'ailleurs bien plus radical que celui rendu public ensuite et les ministres avaient prévu la ferme réaction du syndicat des mineurs (la National union of mineworkers), dirigé à l'époque par Arthur Scargill.
Vingt ans plus tard et quelques mois après le décès de la dame de fer, ces informations sont dévoilées par le Financial Times, qui a pu consulter des documents confidentiels des Archives nationales du Royaume-Uni, relatifs à la période comprise entre septembre 1982 et mai 1983.
A l'intérieur de la Number 10 policy unit, organe consultatif du Premier Ministre, l'idée circulait même avant les élections qui, en juin 1983, confirmèrent la large majorité du Parti conservateur mené par Margaret Thatcher à la Chambre des Communes. Un des membres de l'unité, John Vereker, écrivait ainsi: «Il est assez clair que la seule voie pour limiter les pertes massives du National Coal Board [la société créée pour gérer l'industrie du charbon en 1946, au moment de sa nationalisation], qui se perpétueront au cours des années 80 si rien n'est fait, passe par une réduction de ses capacités de production. Ceci implique de fermer des mines et, après les élections, à un taux bien supérieur que celui que les ministres ont jugé opportun à titre provisoire».
Une grève nationale était quasi-certaine
Fin 1982 les mineurs, moins radicaux que la direction de l'UNM, avaient accepté une proposition