Marguerite duras
Succincte, laconique, voire anodine, cette notice biographique, inscrite dans tous les ouvrages de Marguerite Duras, n’est guère flatteuse pour l’écrivaine. Elle contient, heureusement, une information cruciale, celle de l’enfance indochinoise de la jeune Marguerite Donnadieu. En effet, l’enfance, accompagnée de son cortège d’événements tant traumatisants que fondateurs, fut profondément déterminante dans la « prédestination » de Marguerite à l’écriture. Ainsi, dés l’incipit de l’amant, le désir d’écriture est déjà présent et clairement identifié par la jeune fille : « Tout est là et rien n’est encore joué, je le vois dans les yeux, tout est déjà dans les yeux. Je veux écrire. » (Page 29). Elle n’a alors que quinze ans et demi…
L’enfance est donc le point de départ de l’aventure littéraire pour Marguerite qui nourrit, entre la violence du frère et la folie de la mère, une peur de l’enfance ; « L’écriture fut la seule chose à la hauteur de cette catastrophe d’enfant » dit-elle lors d’une interview. Lire une œuvre de Marguerite Duras est une expérience peu ordinaire, particulière et, en vérité, indescriptible. Le drame, le désir ainsi que la famille y sont omniprésents donnant ainsi naissance à une atmosphère lourde, oppressante et inhabituelle. J’ai découvert l’écrivaine, il y a quelques années, à travers le roman l’amant qui m’a réellement bouleversé. Ce fut un vrai coup de foudre qui s’opéra entre cette écriture qui osait écrire ce qui, de coutume, ne « s’écrivait pas » et la jeune fille timide que j’étais. J’ai alors lu, en guise de loisirs, quelques unes de ses œuvres mais sans jamais vraiment les approfondir. Pour ce bilan de français, j’ai choisi de commencer par lire les huit premières œuvres de Marguerite Duras ; puis ces deux grands