Marot, chanson iii in l'adolescence clémentine
En 1532, est publié l'Adolescence Clémentine, receuil de poèmes de jeunesse aux formes poétiques et thèmes variés, l'oeuvre la plus célèbre de Clément Marot qu'il compare lui-même à un " jardin garny de fleurs diverses". Héritier des Grands Rhétoriqueurs et poète de Cour au service de Marguerite de Navarre, Marot accompli un travail novateur, se tournant vers les anciens avec une application audacieuse. Sa poésie, au prosaïsme déconcertant, apparaît d'abord comme " facile ", qualifiée par exemple d' "élégant badinage" par Boileau. Cependant, si sa poésie paraît facile, elle ne se livre pas si facilement car le poète maîtrise aussi bien l'art des tournures délicates que celui de l'esquive et du secret. Dans la Chanson III de l'Adolescence Clémentine, Marot exploite le thème traditionnel de l'amour; de l'espoir au désespoir, le paradoxe des sentiments y est dépeint dans une forme libre propice aux acrobaties de la rime. Mais si cette chanson raconte bel et bien la désillusion amoureuse, elle semble également nous réveler certains aspects de la condition du poète. Nous nous intéresserons en premier lieu au printemps des sentiments, et développerons ensuite le motif apparent de l'amour dèçu, puis nous étudierons le thème de la fatalité, pour enfin nous intéresser à la place du poète dans sa chanson.
La chanson, forme irrégulière laissant libre cours au lyrisme et aux élans du coeur, est propice à l'expression et l'exhaltation de l'amour. Notre chanson, composée de trois huitains en rimes croisées et en octosyllabes, traduit traduit trois états générés par le sentiment amoureux, allant de l'espoir au désespoir.La première strophe de notre poème expose la situation initiale de l'histoire racontée par le poète: l'histoire d'une "amourette" légère qui transporte l'auteur et l'inspire. C'est le renouveau d'une saison, le printemps des sentiments. De nombreux termes utilisés par le