Marx
Marx «distingue trois niveaux d’aliénation, qu’il relie tous trois au travail:
- L’objectivation: le fait que l’homme produit par son travail une réalité extérieure à lui-même sous forme d’objets qui ont une existence propre... (...) Le travail est une peine, une soufrance ... Marx avance ainsi déjà l’idée que tout travail est souffrance, parce qu tout travail crée quelque chose qui est voué à se séparer de son auteur.
- Le dessaisissement: le fait que, dans la société capitaliste, le salarié est dépossédé par le capitaliste du fruit de son travail.
- L’asservissement: le fait que le salarié ne peut échapper à l’engrenage qui le conduit à acheter lui aussi, pour survivre, des biens marchands fabriqués par d’autres salariés, et qu’il finit par n’accorder aux choses aucune autre valeur que l’argent qu’elles coûtent ou qu’elles rapportent. L’économie du marché pousse à l’individualisme du consommateur» (Attali, 2005: 101-102).
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«Afin de comprendre la façon dont Marx aborde l'histoire et la société il est nécessaire de définir le rôle joué par le concept de l'aliénation. Pour Marx l'homme est un être fondamentalement matériel, Marx rejette les idées religieuses courantes à son époque selon lesquelles l'homme est aussi un esprit et qu'il existe un Dieu. Cherchant justement à s'éloigner de ce courant, Marx définit l'homme par sa matérialité et ses besoins corporels. Il s'ensuit en toute logique que l'aliénation de l'homme est due au contexte matériel dans lequel il se trouve. Dans les Manuscrits de 1844, il renvoie à l'idée qu'il y a une essence humaine et que cette essence s'exprime dans la production (ou le travail) c'est-à-dire d'une expression de soi mais ceci nécessite un contexte où les rapports de l'homme, à l'acte de travail, au produit du travail, à lui-même et aux autres hommes sont non-aliénants. Pour Marx l'indépendance et la