Matin Brun - Franck Pavloff
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L’absurdité d’un État totalitaire
Travail présenté à
Mme Suzanne Lemay
Dans le cadre du cours
602-103-MQ
Culture française et littérature
Groupe 60208
Cégep Champlain-St. Lawrence
Le 15 septembre 2014
Dans une société où l’on évoque encore la Seconde Guerre mondiale avec émotivité, nul ne peine à comprendre pourquoi la nouvelle Matin brun de Franck Pavloff a connu un vif succès. Cette dernière se veut démonstratrice de l’absurdité dans laquelle peut basculer un État totalitaire en l’absence de révolte et surtout dénonciatrice de la montée des régimes politiques d’extrême-droite. D’une part, les personnages de Matin brun font preuve d’une saisissante indifférence et, d’autre part, les interdictions imposées par l’État tiennent du ridicule.
En premier lieu, on voit dans la nouvelle deux personnages ayant une attitude complètement passive. Tout d’abord, ils ne se préoccupent ni même se questionnent sur les fondements et le sens des lois qu’on leur impose. « Lorsqu’il m’a dit qu’il avait dû faire piquer son chien, ça m’a surpris, mais sans plus. », affirme le narrateur. (p.69) L’expression « mais sans plus » permet particulièrement d’accentuer le message véhiculé dans la nouvelle. Après que Charlie ait déclaré la mort de son compagnon, à cause des nouvelles réglementations de l’État interdisant à quiconque de posséder un animal autre que brun, le narrateur n’y voit pas de grand inconvénient. Pourtant, il y aurait matière à réflexion sur les questions suivantes : à quoi bon de tuer les animaux qui ne sont pas bruns? Dans quel but et dans quel intérêt? Le manque de curiosité envers ce qui nous est ordonné est la première critique que Pavloff fait à l’homme. Ensuite, les deux personnages ne se contentent pas de demeurer passifs face à ce que l’État leur dicte. Ceux-ci vont même se conformer aux nouvelles normes et donc, d’une certaine façon, accepter le tout. Charlie et son ami vont commencer par