Maupassant
Cornudet sous prétexte que l’officier allemand se trouve dans la même auberge.
Elle n’est pas simplement patriote, elle voue aussi un profond respect à l’Eglise.
Sa dévotion est soulignée par la façon dont elle s’adresse aux deux religieuses présentes dans la diligence. Elle leur propose ses vivres en toute humilité et ce sont les propos de la vieille religieuse qui la convaincront de la nécessité d’offrir son corps à l’officier allemand ; un geste dégradant, un péché certes, mais pardonnable dans la mesure où il est réalisé au profit d’autrui. De plus, elle est la seule à prôner la nécessité de la prière pour le bien-être de l’âme.
Boule de suif est bonapartiste et, même si ses idées apparaissent comme conservatrices, elle a des convictions qu’elle assume et qu’elle clame haut et fort, et elle n’hésite pas à considérer les autres comme des traîtres qui se sont détournés de l’Empereur, et en particulier les républicains de gauche.
Le personnage de Boule de suif repose sur un paradoxe évident. Elle est une prostituée qui exerce sa profession sans scrupule et qui est jugée par les autres au nom de la morale, mais c’est sur son geste patriotique que Maupassant met l’accent, ce qui lui permet d’être traitée avec respect par l’auteur. Elle est le personnage singulier de la nouvelle et, tout comme Cornudet, elle est présentée de manière