Maurice Godelier Au Fondement Des Socie Te S Humaines Compte Rendu
3195 mots
13 pages
Maurice Godelier est un anthropologue français né en 1934. Il fait ses études à l’Ecole normale supérieure de Saint Cloud où il étudie la philosophie, la psychologie et les Lettres Modernes. Il travaille ensuite à l’Ecole pratique des hautes études comme maitre-assistant, aux côtés de Fernand Braudel puis de Claude Lévi-Strauss, et y devient plus tard directeur d’étude. En 1975, il est nommé directeur de l’école des hautes études en science sociale (EHESS), et 20 ans plus tard, il crée le centre de recherche et documentation sur l’Océanie. C’est dans les années 90 qu’il se spécialise dans les sociétés océaniennes. L’étude sur terrain, qui n’est pas à la mode chez les scientifiques français (contrairement aux anglo-saxons qui, depuis Malinowski1, ont adopté la pratique sur terrain), se généralise avec la génération de Godelier. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’idée fondatrice de son livre Au fondement des sociétés humaines lui est apparue. Sur un total de sept années (entre 1967 et 1988), il a étudié et vécu avec une société de Nouvelle-Guinée, les Baruya. C’est en échangeant avec eux que Godelier posa la question (qui lui paraissait alors tout à fait anodine) qui se trouve être à l’origine de sa réflexion : Comment les Baruya sont-ils devenus des Baruya ?2 C’est la réponse qui s’ensuit qui va pour le moins surprendre l’anthropologue (nous y reviendrons plus tard). Avec ses expériences sur le terrain Godelier réalise que certaines théories acquises et établies de l’anthropologie ne fonctionnent pas réellement dans la pratique.
Dans un ouvrage ponctué de nombreuses digressions, souvent nécessaires, Godelier fait la synthèse de 40 années de recherches et se penche sur un sujet pour le moins conséquent : la question de la société. Comment une société se constitue-t-elle ? Sur quelles composantes se construit-elle ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre Maurice Godelier, car « on ne peut comprendre le monde dans lequel on vit sans en connaître les