Mazarin
I- Mazarin en tant que ministre de la régence
Après la mort de Louis XIII, Mazarin créa la surprise en obtenant le soutien de la régente. Longtemps opposée à Richelieu et estimée comme favorable à un rapprochement avec l'Espagne (étant elle-même espagnole), Anne d'Autriche fait volte-face à la surprise de la plupart des observateurs de l'époque. En réalité, le rapprochement entre Mazarin et la régente fut antérieur à la mort de Louis XIII et de son principal ministre. Le souci de préservation de la souveraineté de son fils et la conscience des dommages qu'aurait causés pour celle-ci un rapprochement avec Madrid, furent des arguments de poids dans sa décision de poursuivre la politique du feu roi et du cardinal de Richelieu – et donc d'appuyer Mazarin. Les inestimables compétences de ce dernier en politique extérieure furent un prétexte pour justifier ce soutien. Mazarin sut par la suite très vite se rendre indispensable à la régente, se chargeant habilement de compléter son éducation politique et l'incitant à se décharger entièrement sur lui du poids des affaires. Ainsi, à partir de 1643, et comme Louis XIV n'est encore qu'un enfant, la régente Anne d'Autriche nomme Mazarin Premier Ministre. Dès lors, le cardinal pourra s’employer à appliquer sa politique, qui repose sur un fondement essentiel : l’Etat Royal doit être fort et puissant. Il fut sans aucun doute bien plus puissant que Richelieu, Anne d’Autriche le laissant seul maître des orientations de la politique. Gaston d’Orléans frère de Louis XIII devint lieutenant général du royaume et le prince de Condé chef du Conseil, nominations qui avaient surtout pour but d’éviter une rébellion des grands du royaume. En mars 1646, il devient également « surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi et de celle de Monsieur le duc d'Anjou ».
Dans la situation peu propice à l'affirmation du pouvoir royal que constituait la période de