Medee
Une scène de délibération
Au début du cinquième épisode, le pédagogue amène à Médée ses enfants avec une bonne nouvelle : "on leur fait grâce de l'exil", ils pourront rester à Corinthe avec leur père. De plus, la fille de Créon a reçu avec joie le cadeau qu'ils lui apportaient. Médée, comme les spectateurs, sait que la robe est empoisonnée et que le répit ne peut qu'être de courte durée.
En présence du choeur et de ses enfants, un dernier combat se livre dans le coeur de Médée : doit-elle, ou non, aller au bout de sa vengeance ? En étudiant la structure du texte, montrez avec précision la mise en scène de cette hésitation, qui fait de Médée une héroïne dédoublée.
La tirade qui constitue la partie la plus importante du passage étudié est presque un monologue, qui met aux prises Médée avec elle-même. (Etudiez les marques de l'énonciation, les adresses aux enfants et au choeur, mais aussi l'emploi de la seconde personne pour se désigner elle-même).
De plus, la présence des enfants sur scène ajoute à la dramatisation de l'épisode, par leurs mouvements, d'abord (analysez les didascalies), par le fait, ensuite, que Médée ne peut pas leur dire ce à quoi elle pense. Son discours, alors, devient double. Relevez le sexpressions à double sens, qui peuvent renvoyer aussi bien à la séparation de l'exil qu'à celle de la mort.
Un épisode tragique
En réalité, la délibération de Médée ne sert à rien : sans cesse elle laisse entendre qu'il est trop tard, qu'elle n'est plus libre de décider. Relevez les expressions qui renvoie à l'idée de fatalité.
Médée est donc bien une héroïne tragique : elle passe du bonheur au malheur en raison d'un crime qu'elle sapprête à commettre, poussée par la fatalité. (à démontrer)
Elle n'est pas tout à fait coupable du malheur qui s'abat sur elle : c'est Jason qui l'abandonne et qui la pousse à la vengeance. Le coryphée, chef d'un choeur composé de femmes corinthiennes semble